Comment DÉMARRER en AUTOSUFFISANCE?

Nous voyons cette question revenir régulièrement. L’intérêt est grandissant parmi ceux qui passent par une prise de conscience concernant la qualité des aliments que nous propose l’industrie alimentaire ou même concernant un effondrement à venir.

Il existe plusieurs niveaux d’autosuffisance, mais les principaux sont l’autosuffisance alimentaire, énergétique, financière et médicale. Il faut d’abord réaliser que d’aller vers une autosuffisance n’est pas une décision qui doit être prise à la légère. On doit réaliser les impacts d’une telle décision mais aussi réaliser les efforts que cela nous demandera.

Il existe plusieurs bonnes réponses à cette importante question, comment démarrer en autosuffisance. Les paramètres peuvent varier dépendant de notre contexte géographique, démographique et personnel. En y répondant, je ne peux donc pas prétendre vous présenter LA bonne réponse, mais du moins, vous présenter des points qui me semblent importants et applicables au plus grand nombre.

Acquérir une bonne compréhension de l’autosuffisance.

Partir de rien, ou de cliché faussé véhiculé dans les médias ou encore de mauvaises compréhensions peut nous créer des attentes ou des craintes qui pourraient ne pas être fondées. Il est essentiel de s’aligner sur des références de bonnes réputations, de joindre des groupes d’expérience sur le sujet et commencer des lectures approfondies sur le sujet.

Avant même de tout vendre et tout quitter pour aller au fond des bois, je vous conseille de prendre au moins une période de 3 à 6 mois pour vous renseigner, vous former, vous documenter et vous préparer pour cette importante transition. Nous serons d’accord pour dire que rien ne vaut l’expérience sur le terrain, mais aller sur le terrain sans connaissance ni coaching est risqué et peu sage.

Vous pouvez aussi dès maintenant, même en pleine ville, commencer des actions d’autosuffisance. Par exemple :

• Préparer vous-même votre pizza à partir d’ingrédients le plus brut possible plutôt que d’acheter une pizza toute faite;
• Installer des barils de récupération d’eau de pluie;
• Faire un petit potager ou avoir un plan de tomates sur le balcon;
• Changer vos habitudes de surconsommation (électricité, eau, produits transformés, etc.).

Liberté financière

Après cette étape d’acquisition de connaissance, on vous propose souvent dans d’autres blogs comme deuxième point le choix d’un lieu d’habitation pour le long terme. Je vais y venir, mais en 3^ème point.

Par expérience, il y a un autre point encore plus important à tenir en compte. Si vous êtes endettés ou que vous êtes toujours serrés financièrement, je crois qu’il est impératif de passer par une étape de libération financière. Je ne suis pas en train de vous dire que vous ne devez pas être endetté pour commencer votre démarche d’autosuffisance mais vous devez en tenir compte dans vos décisions.

Vous devez expérimenter une conscientisation particulière concernant les finances. Nous ne sommes plus dans une expérience de capitalisme quand nous désirons ce nouveau mode de vie. Néanmoins, nous traînons des engagements financiers que peut-être nous regrettons, mais qui sont bien réels. Nos choix à venir doivent tenir compte de cette réalité.

Ceci dit, il est probable que la prochaine maison doive être moins luxueuse ou peut-être plus éloigné ou même moins grande afin de pouvoir réduire la charge financière de l’hypothèque et des autres dépenses (assurances, énergie, taxes…). Ce fut une de nos erreurs, soit de choisir une première maison peut-être trop dispendieuse pour notre projet d’autosuffisance. C’est pourquoi nous prévoyons baisser drastiquement la valeur de la prochaine fermette lorsque nous aurons vendue celle-ci. Le fait de payer une hypothèque plus basse nous permettra de payer plus rapidement les autres dettes.

L’objectif est d’arriver à un point où nous dépendrons de moins en moins d’un emploi à temps plein. L’idée ici n’est pas de quitter mon emploi car j’aime vraiment mon emploi actuel, mais de réduire la dépendance advenant un événement imprévu (perte d’emploi, catastrophe, effondrement…). Il faut rappeler que l’autosuffisance n’est pas quelque chose à atteindre à 100% rapidement, mais c’est une démarche continuelle de réduction de dépendance.

Choix du terrain et de l’habitation

En 3^ème, le choix de l’endroit où vous passerez sans doute le reste de vos jours est un des plus importants choix avant de décider combien de poules vous aurez besoin. Tout en dépendra, vos projets en dépendront et le succès de votre recherche d’autosuffisance également.

Pour savoir quel terrain acheter pour construire, ou quelle maison acheter, ou même le choix de l’emplacement, de la région et du type de terrain, vous devez savoir quels sont et seront vos besoins dans le futur. Vous devez être capable d’anticiper vos besoins familiaux à long terme sans quoi vous pourriez devoir vendre dans quelques années et recommencer ailleurs.

Trouver un terrain vous donnant accès à toutes les ressources est cependant pratiquement impossible. Vous devez réaliser que l’autosuffisance n’a pas comme objectif d’être indépendant envers tous les aspects. C’est pourquoi la communauté est importante, les réseaux sociaux sont primordiaux. Par réseaux sociaux, je ne fais pas référence qu’à Facebook ici mais bel et bien aux réseaux réels, physiques. Il faut donc être réaliste et hésiter à faire des compromis avec nos priorités (finance, proximité familiale et d’emploi, accès à des ressources, etc.).

Pour vous donner un exemple, dans nos recherches d’une terre, nous aurions aimé avoir accès à une forêt pour toutes les ressources qu’elle pourrait nous apporter (bois de chauffage, accès à une végétation comestible, etc.). Cependant, dans la région et dans les prix qu’on vise, c’est très rare. Notre choix doit donc tenir en compte d’avoir facilement et localement accès à cette ressource. En planification, avant même d’acheter, nous effectuerons des recherches pour trouver une communauté locale et des personnes possédant ces ressources pouvant être partagées (achetées ou troquées).

Au-delà des ressources plus spécialisées, je crois que vous devez au minimum prévoir de pouvoir :

• Avoir votre propre potager assez grand pour subvenir à vos besoins pour toute l’année
• Faire l’élevage de poulets à chair, ou autres animaux de consommation
• Avoir vos poules pondeuses
• Avoir des chèvres ou une vache pour tous vos produits laitiers
• Avoir accès à suffisamment d’eau potable pour vous et vos animaux.

D’autres paramètres aussi à tenir en compte dans votre choix de terrain :

• Proximité d’un lac ou rivière (pêche, accès rapproché à la faune essentielle en permaculture, etc.)
• Proximité d’une forêt
• Éloignement des champs de monoculture contaminés par les pesticides et autres produits chimiques
• Orientation vers le sud, la topographie du terrain
• Type d’habitation éco-responsable bâtie avec des matériaux durables
• Possibilité de construire une serre solaire passive (loi municipale, espace orienté au sud disponible, etc.)
• Proximité d’une communauté

Expérimenter, recommencer et partager

Pour le reste, je dois vous avouer que c’est propre à chacun. En général, après ces 3 importantes étapes, nous avons tout en place pour expérimenter des idées, réaliser nos erreurs, apprendre et recommencer. Le partage de ces expériences et des résultats sont précieux pour d’autres dans la communauté afin de leurs éviter les mêmes conséquences que vous aurez vécu.

Il faut que ce soit clair : Vous allez faire des erreurs… et c’est correct! Ça fait parti de la vie, peu importe le contexte. Ces erreurs ne doivent pas vous empêcher de continuer aussi décourageantes qu’elles peuvent être. Plus vous partagerez dans votre communauté, plus les autres aussi seront enclins à partager leurs expériences. C’est une part importante du succès d’une communauté.

Le partage des superflus peut aussi aider d’autres, qui eux auront peut-être des superflus dans un autre domaine qui vous serons utiles. Par exemple, vous pourriez troquer des surplus de légumes avec un soudeur local vous donnant un coup de main pour faire une réparation sur votre ferme. Ne cherchez pas à tout maîtriser, mais sachez mettre à profit vos forces pour compenser les faiblesses de la communauté.

Cela fera bientôt 3 ans que nous sommes dans cette démarche d’autosuffisance. Nous sommes encore jeunes dans ce domaine et nous avons encore beaucoup à apprendre. Mais déjà nous partageons notre expérience dans ce que nous connaissons et maîtrisons. Nous vous proposons à chaque semaine une vidéo sur un sujet particulier de l’autosuffisance sur notre chaîne YouTube.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions plus précises ou sur des sujets que nous n’avons pas encore abordés. Il nous fera plaisir de vous répondre et même d’en faire un sujet d’une prochaine vidéo.

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