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12 avril 2020 par Stéphane Demers

Autonomie alimentaire : le rêve éveillé?

Autonomie alimentaire : le rêve éveillé?
12 avril 2020 par Stéphane Demers

Notre premier ministre, M. François Legault et son ministre de l’agriculture, M. André Lamontagne ont parlés ouvertement de souveraineté alimentaire dans les dernières semaines. M. Lamontagne précisait alors que cela ne se ferait pas du jour au lendemain. Nous sommes tous d’accord là-dessus! Ils ne sont pas les seuls proclamant cette vision et la pandémie actuelle incite en ce sens. Mais est-ce réaliste? Croyez-vous cela possible? Permettez-moi d’émettre mon opinion. Personnellement, non à grande échelle, oui à petite échelle. Je vous explique.

Serriculture au Québec

Pour ces hommes politiques, le fait d’avoir accès à une électricité verte et à peu de frais, propulsera l’idée de la serriculture (culture en serre). N’imaginez pas de belles serres familiales à la heartship, mais plutôt des serres de plusieurs centaines de milliers de mètres carrés, dépendant de beaucoup d’intrants non locaux pour pouvoir opérer. Il existe encore aujourd’hui des obstacles pour le développement de ce secteur. Entre-autre, Hydro-Québec limitent énormément l’accès aux tarifs privilégiés nécessaires à la rentabilité et la pérennité de ce type d’entreprise. Mais l’intention est là. Voyons si les bottines suivent les babines dans les prochaines semaines.

Ne croyez pas que je sois contre ces types de serres. Je crois que ça en prends, comme ça prends certains types d’importations. Mais il faut revoir la grosseur de celles-ci et revoir leur dépendance envers les intrants. Cependant, l’électricité n’est pas le seul obstacle.

Contrôle syndical

Je ne vais rentrer dans les détails techniques de comment ça fonctionne au Québec. Dominic Lamontagne l’a très bien détaillé dans son livre « La ferme impossible ». Je vous recommande vivement de vous le procurer et de lire ce manifeste pour vous faire vous-même votre opinion. Vous vous apercevrez alors que le contexte québécois est particulièrement soumis à des monopoles et règles qui sont la source même de plusieurs des obstacles à la souveraineté alimentaire du Québec.

Un gouffre énorme nous en sépare, commençant par les monopoles syndicaux et les quotas hors de prix et inaccessibles. Mais il faut aussi réaliser qu’une certaine mentalité québécoise est aussi un incroyable gouffre.

Suite à l’appel de M. Legault à une plus grande autonomie alimentaire, le président de l’UPA, M. Marcel Groleau s’est alors empressés de commenter que c’était impossible cette année… J’ai bien peur que le mot « impossible » soit inscrit de façon permanente dans l’agenda de l’UPA. En effet, cette autonomie alimentaire est une menace au confort actuel de ces grands syndicats et associations qui décident de l’avenir du Québec en frais d’agriculture. Ils ne veulent pas perdre ce pouvoir.

N’oublions pas qu’en 2013, le ministre de l’Agriculture, à l’époque M. François Gendron, s’est laissé séduire par l’UPA qui lui tordait le bras dans cette tentative d’aller aussi vers une politique de souveraineté alimentaire.

Il faut d’abord commencer par réduire, voire arrêter d’importer des fruits, légumes ou autres produits que nous produisons déjà au Québec. Je trouve scandaleux par exemple de savoir qu’un producteur de choux du Québec soit aux prises avec des caisses de choux, alors que dans les épiceries de sa région, on vende des choux venant de la Géorgie aux États-Unis. C’est un non-sens et ce n’est malheureusement pas un cas isolé.

Main d’œuvre québécoise

L’autre problème que nous devons faire face est le manque de main d’œuvre au Québec. Vraiment? Laissez-moi en douter. Certains ont manifestés un intérêt pour travailler dans les champs. Mais le véritable problème est que très peu de québécois veulent travailler au salaire minimum dans les champs en pleine chaleur d’été. Ce n’est vraiment pas une question de main d’œuvre, mais de volonté et aussi de contextes sociaux. Certains ne peuvent tout simplement pas se permettre de travailler au salaire minimum.

Le système au Québec favorise cette malheureuse réalité. On préfère payer des gens à ne rien faire plutôt que de les encourager à participer à leur communauté et de faire partie des solutions aux problèmes que ces mêmes gens se plaisent à critiquer. On aura beau présenter une bonification pour des travailleurs québécois potentiels, ça demeure une mesure exceptionnelle et temporaire. Ça ne règle pas le problème. Les salaires ne seraient pas un enjeu si ces agriculteurs ne seraient pas confrontés à la lourdeur et aux coûts imposés par notre système de gestion de l’agriculture.

Dans ma jeunesse, je me rappelle que c’était un privilège de pouvoir travailler dans des champs de cultivateurs pour me faire un peu d’argent de poche. Je ne gagnais pas beaucoup, mais j’étais dans le champ (littéralement) de l’apprentissage de la vie. Est-ce que notre jeunesse est en train de perdre les valeurs importantes? La vaillance, la débrouillardise, la persévérance? Ou sommes-nous en train d’élever une génération d’enfants rois, qui croient que l’argent pousse dans les arbres? Une bonne partie de cette génération réclame haut et fort la gratuité à plein de niveaux (éducation, services publiques, transports en commun, etc.) mais ne veulent pas lever le petit doigt pour que cela soit possible. Heureusement, ils ne sont pas tous comme ça, mais malheureusement beaucoup trop vivent avec cette idéologie.

Tant que le Québec dépendra en majeur partie sur la disponibilité de la main-d’œuvre étrangère pour assurer le succès de l’agriculture, nous n’irons jamais vers une plus grande autonomie alimentaire.

Les petites fermes

Je le mentionne souvent, je persiste et je signe. Certains me trouveront idéologiste ou rêveur. Je le suis sans doute, mais n’empêche que ça me semble une approche possible et souhaitable.

Nous sommes tous d’accord avec l’achat local. Nous croyons en cette philosophie pour plein de bonnes raisons; valorisation de la richesse locale, réduction de la pollution, entraide locale, qualité des produits, etc. Cependant, même avec l’approche agricole actuelle, il existe encore beaucoup de transport à travers la province et de dépendances avec des intrants parfois venant de l’étranger.

Se procurer ses œufs frais bio, son poulet, ses fruits et légumes, quelques savoureux produits fermiers dans sa propre municipalité. Voilà le véritable portrait du début d’une souveraineté alimentaire. Favoriser et aider la croissance des petites fermes, produisant de l’abondance par des méthodes naturelles, appliquer les nombreux avantages de la permaculture. Voilà le véritable défi.

En plus de certaines productions de masse, il faut donner plus de place aux petits joueurs. Les anciennes traditions se perdent et c’est encore là une des raisons pour laquelle nous sommes très loin de la souveraineté alimentaire. La situation exceptionnelle amène beaucoup de gens à s’intéresser à faire un jardin ou encore d’agrandir celui qu’ils ont déjà l’habitude de faire. D’autres veulent des poules ou s’intéresse à quitter la ville pour aller à la campagne. C’est un bon début, mais ça va prendre plus que ça pour favoriser un réel revirement.

Par exemple, le marché des fermettes fait pitié au Québec. Essayez de trouver une fermette abordable en bas de 300 000$. À moins de vouloir vous installer en région éloignée, oubliez ça. Ou encore, à moins d’acheter une petite fermette entourée de champs de terre morte de monoculture et de devoir travailler d’arrache-pied pour enrichir votre petit bout de terre, oubliez ça. Ou encore, à moins d’être capable de payer 1 000 000$ pour une ferme moyenne avec du potentiel, oubliez ça.

Mettre de l’eau dans son vin

Peut-être qu’une certaine solution serait un entre-deux. Cette pandémie nous amène, malgré nous, à réduire notre train de vie. C’est terminé les cafés Starbuck 3 fois par jour, les vacances à l’étranger payés sur la carte de crédit, l’achat d’une 5ème TV pour la chambre d’amis. Nous sommes confrontés aujourd’hui à réaliser que nous n’avons pas besoin de toutes ces choses. Ce ne sont du moins pas des besoins essentiels.

L’autre partie de la solution serait un allègement au niveau du pouvoir des syndicats et différentes associations ayant des monopoles, qui empêchent l’émergence de ces petites fermes, ou du moins, empêche leur rentabilité. Dominic aborde aussi ce sujet dans son livre « La ferme impossible ».

L’idée ici n’est pas l’autarcie du Québec. Personnellement, je ne crois pas en l’autarcie car elle implique une coupure complète des autres. Ce n’est pas productif et on se coupe de la richesse que chacun peut apporter. C’est vrai non seulement localement mais aussi internationalement. Non, l’idée serait d’apprendre à vivre plus simplement, à être moins paresseux et plus attentif à l’environnement et aux besoins communautaires.

Je rêve éveillé.

La réalité est que l’être humain est avant tout centré sur lui-même et égoïste, soyons honnête. Tant que le capitalisme, la recherche du pouvoir et l’autosatisfaction encadreront et dirigeront le monde, on peut toujours rêver. Ces choses sont à mon point de vue les obstacles principaux qui bloqueront l’autonomie alimentaire du Québec.

Oh oui, il existera toujours des exceptions, des irréductibles gaulois dans mon village, et c’est très bien comme ça.

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1 commentaire

André Bernier dit :
23 avril 2020 à 13:43

Je l’ai déjà mentionné et je le répète ici: Concertez-vous, préparez-vous, et dès que le déconfinement rendra possible l’évènement, montez sur la Colline Parlementaire, campez-y, et brisez le monopole de l’UPA. Vous disposez d’une fenêtre grande ouverte. Les québécois le veulent, le gouvernement actuel y est favorable, et en plus, il s’est peinturé dans le coin avec ses appels à l’achat local. Une telle occasion ne se représentera peut-être jamais. Cessez de chialer, et agissez une fois pour toute. À partir de la fin de ce monopole, l’avenir sera déjà possible. Sinon, faîtes comme d’habitude, avec des revendications timides, et contentez-vous des miettes et des concessions esthétiques que l’UPA va bien vouloir vous céder, du moment que ça ne fait pas trop de plis sur ses cotisations, et de rides dans les fermes des gros producteurs qui décident de votre sort. C’est le moment de vous levez et de gagner, pas de pleurnicher.

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