Est-ce que Permaculture et chauffage au bois peuvent coexister?

Est-ce que Permaculture et chauffage au bois peuvent coexister?

Avoir un toit sur la tête est un besoin essentiel, surtout dans nos régions à climat plus froid. Avec des températures majoritairement sous le point de congélation, voire jusque dans les -30 à parfois -40 degré Celsius (bienvenue au Québec!), il est aussi essentiel de se chauffer pour notre survie, sous ce toit sur la tête.

La question se pose donc. Quel mode de chauffage doit être favorisé, en tenant compte de 4 facteurs :

  • Les coûts
  • Le respect de l’environnement
  • La santé
  • Le confort

Bien qu’il existe plusieurs solutions pour se chauffer, je veux parler ici principalement du chauffage au bois, versus le chauffage à l’électricité. Il y a un débat qui perdure entre les érudits et les détracteurs du chauffage au bois. Même débat du côté de l’électricité, ou plus précisément, de l’hydro-électricité ici au Québec. Chacun apporte des arguments en faveur de sa vision des choses, et plusieurs de ces arguments sont fondés et pertinents.

Cependant, je vous propose ici de mettre un peu d’eau dans votre vin, tous camps confondus. J’ai voulu analyser les avantages et inconvénients de chacun des modes de chauffage aux vues de la permaculture, principalement, et des 4 facteurs énumérés juste avant.

L’importance des arbres en permaculture

En permaculture, les arbres sont essentiels à la survie du système terrestre. Si la superficie couverte par les arbres descend en bas de 40% sur la terre, cela peut mettre en danger les autres systèmes naturels de la planète. Nous réalisons ainsi l’importance des arbres. Ce sont les poumons de la terre, en plus d’être essentiels à plusieurs fonctions telles que :

  • Favoriser une grande diversité de vie
  • Filtrer les vents, et contribuer à réduire ainsi les abrasions et maladies, et aider la qualité de l’air
  • Régulariser l’humidité
  • Régulariser les températures
  • Contribuer au cycle de la pluie
  • Protéger le sol

Ces fonctions favorise ainsi le développement harmonieux d’écosystèmes.

La permaculture n’est pas contre abattage des arbres pour répondre aux besoins de l’être humain (habitation, meubles, chauffage…). Cependant, ceci doit être fait dans le respect et ne pas se faire au détriment des écosystèmes. Il existe toute une approche au niveau de la préservation des arbres que l’aborderai prochainement.

L’électricité et l’environnement

Maintenant, que penser de l’électricité? Il existe différentes sources de production d’électricité. Notons le solaire, l’éolien, le nucléaire, le charbon, etc. La différence entre ces types au niveau des GES (Gaz à effet de serre) est énorme. Une centrale au charbon émettra 239 fois plus de CO que l’hydro-électricité, le solaire (photovoltaïque), 9 fois plus, et pour l’éolien, 2 fois plus que l’hydro-électricité. C’est donc notre électricité au Québec qui est la plus avantageuse pour l’environnement à ce niveau.

Mais attention. Il y a un coût environnemental à la construction de ces barrages hydro-électrique. Des écosystèmes sont drastiquement affectés, et il y a des impacts sur la faune locale. Il est certain que plusieurs mesures de préservation sont prises lors de ces grands chantiers, mais il y a des conséquences que je n’énumérai pas ici. C’est d’ailleurs un des arguments appuyant les dénonciations des groupes environnementaux. Cependant, il faut savoir qu’avec les années après la construction, selon des études, les écosystèmes se stabilisent et se repositionnent.

Le chauffage au bois

Il est très relaxant de se prélasser devant un feu de foyer. Le chauffage au bois a certes des avantages, mais aussi des inconvénients. En période de panne électrique, le chauffage au bois peut devenir essentiel en hiver, c’est un avantage à considérer.

Un des inconvénients est l’émission de CO (monoxyde de carbone), de NOx (oxydes d’azotes) et de COV (composés organiques volatils). Même si la fumée est expulsée par la cheminée, certaines particules se retrouvent dans la maison. Il est donc essentiel d’aérer régulièrement pour éliminer ces particules et éviter des dégradations au niveau de la santé. Et vous devinez certainement qu’en aérant l’hiver au Québec, on perd beaucoup de chaleur!

Un inconvénient peut aussi devenir la rareté du bois localement. Si nous ne possédons pas de terres permettant d’être autosuffisant en bois dur, il faut le faire livrer, et ce n’est pas nécessairement très près de notre demeure. Il faut donc tenir en compte les coûts en transport et les GES que cela impose. Il n’est pas toujours possible aussi dans ces cas de faire affaire avec des producteurs de bois ayant une bonne conscience environnementale, et qui s’assure du renouvellement forestier.

Et enfin, certains peuvent le voir comme un inconvénient, mais d’autres comme un avantage. Il nous faudra beaucoup plus d’effort de chauffer au bois. Même si on le fait livrer, on doit le corder, et le transporter vers la maison pendant l’hiver. Cela peut être un bon exercice de cardio et excellent pour la santé!

Conclusion, donc?

À noter, au Québec, malgré bien des critiques, nous avons une électricité parmi les moins dispendieuses au monde. Les coûts de chauffer au bois versus à l’électricité ne sont pas si différents. Une corde de bois dur produira en moyenne 2 700 kWh et coûte en entre 100$ et 125$. Pour produire l’équivalent en chauffage électrique, il en coûtera environ 130$ (chiffre de 2016).

Ce que nous préconisons sur la ferme est de chauffer principalement à l’électricité, et ajouter un chauffage au bois lors des journées les plus froides. Pour nous, c’est un bon équilibre à tout point de vue, autant pour les coûts, le respect de l’environnement, le meilleur pour notre santé et le confort. Cette approche semble être la meilleure pour notre réalité québécoise, mais aussi pour notre réalité sur la ferme. Peut-être que si nous avions plus de forêts accessibles sur notre terrain, nous chaufferions peut-être un peu plus au bois, tout en gardant le chauffage électrique comme source principale.

 

Références:

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